Simon CHABROL, 32 ans

Écriture et recherche indépendante (FR/EN)

Technicien de support IT

As part of a personal essay I published several weeks ago on my personal experience as a young man “Jane and I — A fictional alter ego”, here is a small essay to discuss atypical sexuality for Male and Female, and more especially, the topics of late virginity, sexual free will (especially masculine one) and nonconformity. Whether it is by choice or not, the fact is that a non-negligible part of the young population lost his/her virginity late in life. This topic raises an interesting question and perhaps unsettling questions :

  • Is this fully by choice, due to our social context or both of them ?
  • This question creates another interesting one on the topic of sexual free will : does all our choices truly matter in our intimate/sexual life ?
  • And finally : how to embrace/accept non-conformity for Male & Female sexuality ?

The whole essay is to be taken as personal reflection on these three topics, and not as scientific answers to these complex topics. As someone who found the “right person” at 26 and faced an “intimate rumor” during my 20s and several years afterward, I feel confident enough to discuss the topics.


Dans le cadre d’un essai personnel que j’ai publié il y a quelques semaines sur mon expérience personnelle en tant que jeune homme, « Jane et moi — Un alter ego fictif », voici un petit essai pour discuter de la sexualité atypique chez les hommes et les femmes, et plus particulièrement des thèmes de la virginité tardive, du libre arbitre sexuel (en particulier masculin) et de la non-conformité. Que ce soit par choix ou non, le fait est qu’une partie non négligeable de la population jeune a perdu sa virginité tardivement. Ce sujet soulève une question intéressante et peut-être dérangeante :

  • Est-ce entièrement par choix, en raison de notre contexte social ou les deux ?
  • Cette question en soulève une autre, tout aussi intéressante, sur le thème du libre arbitre sexuel : tous nos choix ont-ils vraiment de l’importance dans notre vie intime/sexuelle ?
  • Et enfin : comment accepter la non-conformité en matière de sexualité masculine et féminine ?

Cet essai doit être considéré comme une réflexion personnelle sur ces trois sujets, et non comme une réponse scientifique à ces questions complexes. Ayant trouvé la « bonne personne » à 26 ans et ayant été confronté à une « rumeur intime » pendant ma vingtaine et plusieurs années après, je me sens suffisamment en confiance pour aborder ces sujets.

  1. Late Virginity
  2. Sexual Free Will
  3. Nonconformity

Late Virginity

Defining “sexual virginity” is a concept subject to debate in our modern society given the advance in discussion related to this topic. Two definitions can be used to define virginity :

  1. A person who has never had sexual intercourse — penetrative one
  2. A person who has never engaged in any sexual activity at all

La définition de la « virginité sexuelle » est un concept sujet à débat dans notre société moderne, compte tenu de l’évolution des discussions sur ce sujet. Deux définitions peuvent être utilisées pour définir la virginité :

  1. Une personne qui n’a jamais eu de rapports sexuels avec pénétration
  2. Une personne qui n’a jamais eu aucune activité sexuelle

Before 26, I will honestly describe myself as being part of the definition number 1. From 19 to 26 years, I had oral sex several times with different people — but not penetrative sex. Obtaining precise statistics is difficult on late virginity, but generally in Western-Europe countries, the fact is that most of the people have their first sexual relationship around/before their 20s. Something like 5% to 10% of young adults are still virgins after 25 years old. What could be the reasons for this small segment of the population to wait until their later ages ? Several are advanced by the people — generally speaking anonymously on this topic. The reasons are not so different for males and females and as complex as the individuals concerned : anxiety, lack of social interaction, willingness to find the “right person”, disability… Most of these people — in their testimony — discuss their happiness to have finally found someone to disclose their “shameful” secret and have their first sexual intercourse. Whether the relationship lasted or not : they felt free of this social burden.

Avant 26 ans, je me décrirais honnêtement comme faisant partie de la définition numéro 1. Entre 19 et 26 ans, j’ai eu plusieurs fois des relations sexuelles orales avec différentes personnes, mais pas de relations sexuelles avec pénétration. Il est difficile d’obtenir des statistiques précises sur la virginité tardive, mais en général, dans les pays d’Europe occidentale, la plupart des gens ont leur première relation sexuelle vers ou avant l’âge de 20 ans. Environ 5 à 10 % des jeunes adultes sont encore vierges après 25 ans. Quelles pourraient être les raisons pour lesquelles cette petite partie de la population attend jusqu’à un âge plus avancé ? Plusieurs raisons sont avancées par les personnes concernées, généralement de manière anonyme sur ce sujet. Les raisons ne sont pas très différentes pour les hommes et les femmes et sont aussi complexes que les individus concernés : anxiété, manque d’interaction sociale, volonté de trouver la « bonne personne », handicap… La plupart de ces personnes — dans leur témoignage — évoquent leur bonheur d’avoir enfin trouvé quelqu’un à qui révéler leur « honteux » secret et d’avoir eu leur premier rapport sexuel. Que la relation ait duré ou non, elles se sont senties libérées de ce fardeau social.

Late virginity is experienced and judged very differently for men and women. For women, virginity used to be praised as a moral virtue, yet in today’s hypersexualized world it is often viewed as repression or immaturity. For men, the reverse stigma applies: early sexual experience is expected, even demanded, as proof of virility and social worth. A man who remains a virgin past his twenties is frequently seen as “incomplete,” not because of desire itself, but because of what society projects onto him. In both cases, late virginity exposes the tyranny of social expectations: women are shamed for saying “NO”, men are shamed for not saying “YES”. The real issue is not who waits longer, but the inability of society to recognize that emotional readiness follows no fixed timeline. Virginity, when chosen rather than imposed, can thus become a quiet act of self-respect — a refusal to let collective standards dictate personal growth.

La virginité tardive est vécue et jugée très différemment selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Pour les femmes, la virginité était autrefois considérée comme une vertu morale, mais dans le monde hypersexualisé d’aujourd’hui, elle est souvent perçue comme une forme de répression ou d’immaturité. Pour les hommes, c’est l’inverse qui prévaut : une expérience sexuelle précoce est attendue, voire exigée, comme preuve de virilité et de valeur sociale. Un homme qui reste vierge après l’âge de vingt ans est souvent considéré comme « incomplet », non pas à cause de son désir lui-même, mais à cause de ce que la société projette sur lui. Dans les deux cas, la virginité tardive met en évidence la tyrannie des attentes sociales : les femmes sont humiliées pour avoir dit « NON », les hommes sont humiliés pour ne pas avoir dit « OUI ». Le véritable problème n’est pas de savoir qui attend le plus longtemps, mais l’incapacité de la société à reconnaître que la maturité émotionnelle ne suit pas un calendrier fixe. La virginité, lorsqu’elle est choisie plutôt qu’imposée, peut ainsi devenir un acte discret de respect de soi, un refus de laisser les normes collectives dicter le développement personnel.

Regarding the “sex-ed” program in school and how they can help to reduce the stigma associated with “virginity” : the fact is that I strongly disagree with them. As a young boy in France, I remembered how poor things were — and probably still are : learning to put a condom on a banana, discussing HIV in broad terms… The fact is that I learned far more interesting things while reading Freud’s book “Three Essays on the Theory of Sexuality” when I was 15–16 years old, than after four “sex-ed” classes. The concern for me, especially for people who are unsure about how to live their sexuality with someone else and how to speak about their virginity with their partner, is that these classes are too general — I spoke from my French perspective. It puts a lot of pressure on young people to accept a “standardized” version of sexuality : something that is not compatible with everyone’s rhythm and expectations. And more concerning : a “socialized” sexuality within a group — with all its expectations and social norms. Something prejudicial for people who are out of the norm. Especially : LGBT+, asexuals, virgins for religious reasons… This way of educating children to sexuality is detrimental to the interest of these different people. From my perspective : it would be far more helpful for children and growing boys and girls to be taught on how to construct their own sexual/affective model rather than to be coerced into a standardized one.

En ce qui concerne les programmes d’éducation sexuelle à l’école et leur capacité à réduire la stigmatisation associée à la « virginité », je suis en total désaccord avec eux. En tant que jeune garçon en France, je me souviens à quel point les choses étaient médiocres – et le sont probablement encore : apprendre à mettre un préservatif sur une banane, discuter du VIH en termes généraux… Le fait est que j’ai appris des choses bien plus intéressantes en lisant le livre de Freud « Trois essais sur la théorie de la sexualité » quand j’avais 15-16 ans, qu’après quatre cours d’éducation sexuelle. Ce qui me préoccupe, en particulier pour les personnes qui ne savent pas comment vivre leur sexualité avec quelqu’un d’autre et comment parler de leur virginité avec leur partenaire, c’est que ces cours sont trop généraux – je parle ici de mon point de vue français. Cela met beaucoup de pression sur les jeunes pour qu’ils acceptent une version « standardisée » de la sexualité : quelque chose qui n’est pas compatible avec le rythme et les attentes de chacun. Et plus inquiétant encore : une sexualité « socialisée » au sein d’un groupe, avec toutes ses attentes et ses normes sociales. Ceci est préjudiciable aux personnes qui sortent de la norme. En particulier : les LGBT+, les asexuels, les vierges pour des raisons religieuses… Cette manière d’éduquer les enfants à la sexualité nuit aux intérêts de ces différentes personnes. De mon point de vue, il serait beaucoup plus utile d’apprendre aux enfants et aux adolescents comment construire leur propre modèle sexuel/affectif plutôt que de les contraindre à adopter un modèle standardisé.

— My perspective on Late Virginity —

For my personal case, the reasons are a mix of a poor social context and personal willingness to do it in the right context. As a student during my 20s — I talk of it in “Jane and I” — the social environment was extremely unpleasant to speak frankly about my virginity, and I had to lie about it. The two major relationships I had at the time were extremely unpleasant : my first partner was pushing in favor of a purely intimate relationship — I refused to have penetrative sex with her on the first and last night — and the second one was clearly uncaring — filming myself one time — and unable to build a solid bond. A third person was probably the only one I felt confident with, but due to a lack of condom and poor communication afterwards, nothing occurred. Regarding “intimacy”, we kissed and touched together with other women but the aftermath was conflictual in all cases. I was able to openly discuss the topic once I left my age cohort — in a context where it was guaranteed to be able to speak of it without being ashamed. It was a shame for my peer to be both a virgin and willing to have a serious relationship. The “right person” I met when I was 26. She was older, and we met through an artistic exchange. She was extremely kind, curious and deeply surprised by my frankness on the topic. The relationship lasted three months. It was the first time in my life I was able to discuss equally with someone from an affective/sexual perspective.

Dans mon cas personnel, les raisons sont à la fois liées à un contexte social défavorable et à ma volonté personnelle de le faire dans un contexte approprié. Lorsque j’étais étudiante, dans ma vingtaine – j’en parle dans « Jane and I » –, l’environnement social était extrêmement désagréable pour parler franchement de ma virginité, et j’ai dû mentir à ce sujet. Les deux relations importantes que j’ai eues à l’époque étaient extrêmement désagréables : ma première partenaire insistait pour avoir une relation purement intime – j’ai refusé d’avoir des rapports sexuels avec pénétration avec elle la première et dernière nuit – et la deuxième était clairement indifférente – elle m’a filmée une fois – et incapable de construire une relation solide. Une troisième personne était probablement la seule avec laquelle je me sentais en confiance, mais en raison d’un manque de préservatifs et d’une mauvaise communication par la suite, rien ne s’est passé. En ce qui concerne l’« intimité », nous nous sommes embrassées et caressées avec d’autres femmes, mais les conséquences ont été conflictuelles dans tous les cas. J’ai pu discuter ouvertement du sujet une fois que j’ai quitté ma tranche d’âge — dans un contexte où il était garanti de pouvoir en parler sans avoir honte. C’était une honte pour mon pair d’être à la fois vierge et désireux d’avoir une relation sérieuse. J’ai rencontré la « bonne personne » à l’âge de 26 ans. Elle était plus âgée que moi et nous nous sommes rencontrés lors d’un échange artistique. Elle était extrêmement gentille, curieuse et profondément surprise par ma franchise sur le sujet. La relation a duré trois mois. C’était la première fois de ma vie que je pouvais discuter d’égal à égal avec quelqu’un d’un point de vue affectif/sexuel.

Sexual Free Will

— From “Jane and I — A fictional alter ego”

What does it mean to have power in relationships or in one’s emotional life in general? The issue here is the collective fantasy that “women decide, men obey.” There may be a grain of truth in this when it comes to the games of seduction. It also depends on the type of men and women involved. Some women are direct/egalitarian, others more ambiguous… Some men accept anything and everything, others are more selective/demanding, like me… It also depends on how people meet. We always tend to play social roles in group settings — work, family, friends — and be more ourselves (whether male or female) in one-on-one encounters without mutual friends or social circles. In my experience after the age of 24–25, it’s still a social game facade. And my choice of partners generally leans toward women who value transparency, communication, and the intrinsic value of their partner over social scripts. These are also the types of women I tend to attract — which is also important to me given my atypical affective/sexual background. And in any case, as soon as we start building something together, we’ll have to talk to each other.

Que signifie avoir du pouvoir dans les relations ou dans sa vie affective en général ? La question ici est le fantasme collectif selon lequel « les femmes décident, les hommes obéissent ». Il y a peut-être une part de vérité dans cela lorsqu’il s’agit des jeux de séduction. Cela dépend aussi du type d’hommes et de femmes concernés. Certaines femmes sont directes/égalitaires, d’autres plus ambiguës… Certains hommes acceptent tout et n’importe quoi, d’autres sont plus sélectifs/exigeants, comme moi… Cela dépend aussi de la manière dont les gens se rencontrent. Nous avons toujours tendance à jouer des rôles sociaux dans des contextes de groupe (travail, famille, amis) et à être davantage nous-mêmes (que nous soyons hommes ou femmes) dans les rencontres en tête-à-tête, sans amis communs ni cercles sociaux. D’après mon expérience, après 24-25 ans, cela reste un jeu social de façade. Et mon choix de partenaires s’oriente généralement vers des femmes qui valorisent la transparence, la communication et la valeur intrinsèque de leur partenaire plutôt que les codes sociaux. Ce sont aussi les types de femmes que j’ai tendance à attirer, ce qui est également important pour moi compte tenu de mon parcours affectif/sexuel atypique. Et dans tous les cas, dès que nous commençons à construire quelque chose ensemble, nous devons communiquer.

Sometimes I am surprised by the way men and women talk about their power in relationships. To exaggerate slightly, some women love to say that they decide everything. It’s sad, because it can give the impression that they completely despise their partners in order to control the relationship. On a humorous note, some give the impression that they would be perfectly happy with a barrel of radioactive waste if it meant they could finally say, “I’m the one who decides.” Among men, I am tired of the hypocrisy of saying “yes” to their partners while simultaneously developing pent-up rage and frustration, which manifests itself in blatant misogyny in discussions among men: “They have unrealistic standards, they think they’re worth something, they think they’re above everything, we hold no respect for them” I have always avoided these two pitfalls: no partners in crass contempt, no misogyny, simple expectations, and total respect for women who are intelligent, good communicators, honest, sometimes forthright, and humorously, motivating.

Je suis parfois surpris par la façon dont les hommes et les femmes parlent de leur pouvoir dans les relations. Pour exagérer légèrement, certaines femmes aiment dire qu’elles décident de tout. C’est triste, car cela peut donner l’impression qu’elles méprisent complètement leur partenaire afin de contrôler la relation. Sur une note humoristique, certaines donnent l’impression qu’elles seraient parfaitement heureuses avec un baril de déchets radioactifs si cela leur permettait enfin de dire : « C’est moi qui décide ». Chez les hommes, je suis fatigué de l’hypocrisie qui consiste à dire « oui » à leur partenaire tout en développant simultanément une rage et une frustration refoulées, qui se manifestent par une misogynie flagrante dans les discussions entre hommes : « Elles ont des critères irréalistes, elles se croient importantes, elles se croient au-dessus de tout, nous n’avons aucun respect pour elles ». J’ai toujours évité ces deux écueils : pas de partenaires méprisantes, pas de misogynie, des attentes simples et un respect total pour les femmes intelligentes, bonnes communicatrices, honnêtes, parfois directes et motivantes avec humour.

To return to the main topic, we can always have opportunities taken away from us or be excluded. But as long as we remain capable of saying “NO” — as has always been the case for me in the past, today, and tomorrow — we retain our dignity and free will. In my case, I am a man, which is even rarer proof of mastery and courage. For “YES” to have value, the other must be able to oppose a “NO” that has just as much value. Otherwise, we risk falling into asymmetrical logic, non-consent, and humiliating relationships.

Pour revenir au sujet principal, nous pouvons toujours nous voir privés d’opportunités ou être exclus. Mais tant que nous restons capables de dire « NON » – comme cela a toujours été le cas pour moi dans le passé, aujourd’hui et demain – nous conservons notre dignité et notre libre arbitre. Dans mon cas, je suis un homme, ce qui est une preuve encore plus rare de maîtrise et de courage. Pour que le « OUI » ait de la valeur, l’autre doit pouvoir opposer un « NON » qui a tout autant de valeur. Sinon, nous risquons de tomber dans une logique asymétrique, le non-consentement et des relations humiliantes.

To conclude on this topic : sexual free will highlights how differently autonomy operates for men and women. Women have historically fought for the right to say “YES” without being judged; men, conversely, still struggle to say “NO” without ridicule. This asymmetry distorts both sides of the equation: male consent is trivialized, while female desire remains politicized. True equality begins when both “yes” and “no” are treated as equally valid expressions of dignity and choice. Sexual power is not about dominance but about reciprocity — the shared capacity to decide, to refuse, and to act from self-awareness rather than social pressure. When this balance is achieved, intimacy ceases to be a transaction of control and becomes instead a dialogue between equals.

Pour conclure sur ce sujet : le libre arbitre sexuel met en évidence la différence entre l’autonomie des hommes et celle des femmes. Les femmes se sont historiquement battues pour avoir le droit de dire « OUI » sans être jugées ; les hommes, à l’inverse, ont encore du mal à dire « NON » sans être ridiculisés. Cette asymétrie fausse les deux côtés de l’équation : le consentement masculin est banalisé, tandis que le désir féminin reste politisé. La véritable égalité commence lorsque le « oui » et le « non » sont considérés comme des expressions tout aussi valables de dignité et de choix. Le pouvoir sexuel n’est pas une question de domination, mais de réciprocité : la capacité partagée de décider, de refuser et d’agir en fonction de sa conscience de soi plutôt que de la pression sociale. Lorsque cet équilibre est atteint, l’intimité cesse d’être une transaction de contrôle et devient plutôt un dialogue entre égaux.

— My perspective on Sexual Free Will —

In my 20s — and it was a key factor to split with my age cohort when I was 24/25 years old — the fact is that my “peers” were never my equals due to the implicit rules. Something I strongly disagree with. It was costly on “social terms” — no stable relationships during my studies — but it allowed me to keep with my willingness to find a partner I could discuss on equal terms with. I was — and still am — unwilling to accept degrading relationships under the pretence that I’m a man. Nor did I accept that men and women should respect specific rules. I said “NO” to the hypocritical comeback of several people and “NO” to degrading relationships. Neither I surrendered my willingness to discuss and meet people, and without the agreement of the group — whether I’m 19 or 32.

Dans ma vingtaine – et cela a été un facteur déterminant dans ma rupture avec ma génération lorsque j’avais 24/25 ans –, le fait est que mes « pairs » n’ont jamais été mes égaux en raison des règles implicites. C’est quelque chose avec lequel je suis en total désaccord. Cela m’a coûté cher sur le plan « social » – aucune relation stable pendant mes études – mais cela m’a permis de rester fidèle à ma volonté de trouver un partenaire avec lequel je pourrais discuter d’égal à égal. J’étais – et je suis toujours – refusé d’accepter des relations dégradantes sous prétexte que je suis un homme. Je n’acceptais pas non plus que les hommes et les femmes doivent respecter des règles spécifiques. J’ai dit « NON » à la réaction hypocrite de plusieurs personnes et « NON » aux relations dégradantes. Je n’ai pas renoncé à ma volonté de discuter et de rencontrer des gens, et sans l’accord du groupe — que j’aie 19 ou 32 ans.

I found it ironic when I reflected upon it later in my life. Something that could have occurred twice during my 20s (at 20 and 21–22) but proved impossible with disrespectful partners — especially from a sexual perspective. It became possible at 26 and 29 with fully-integrated relationships. At 20 and 21–22 : my partners were from my age-cohort, my peers too but an equal and respectful relationship proved impossible with these two women. When I was 26 and 29, my partners were older, and it was perfectly possible to discuss equally. Sexuality and even the relationship could be discussed openly.

En y repensant plus tard dans ma vie, j’ai trouvé cela ironique. Quelque chose qui aurait pu se produire deux fois pendant ma vingtaine (à 20 ans et à 21-22 ans), mais qui s’est avéré impossible avec des partenaires irrespectueux, surtout d’un point de vue sexuel. Cela est devenu possible à 26 et 29 ans, dans le cadre de relations pleinement intégrées. À 20 ans et 21-22 ans : mes partenaires étaient de ma tranche d’âge, mes pairs également, mais une relation égalitaire et respectueuse s’est avérée impossible avec ces deux femmes. À 26 et 29 ans, mes partenaires étaient plus âgées, et il était tout à fait possible de discuter d’égal à égal. La sexualité et même la relation pouvaient être discutées ouvertement.

Nonconformity

As mentioned earlier — the “Late Virginity” part — the question of “free will” arises naturally : are these women and men who lost their virginity later in their life truly free of their choices ? That’s probably the main stigma surrounding virginity : because most people discover sexuality early in their life. The stigma arises because at one point, people do believe that it’s not anymore a “choice”. Regarding the previous part, that’s always a debate — especially for men — to know if that’s a choice or not for the person to wait so long. For my perspective and my personal history — being confronted to two uncomfortable and problematic partners when I was in my 20s while being labeled publicly as “unable to do it” — it remains a clear choice if the person was (and is able) to formulate his/her affective/sexual goal in a logical manner — even in an imperfect manner. The fact that I was able to say “NO” twice before saying “YES” to my partner when I was 26 is another proof — like when I was 20 years old and refused two sexual intercourses with my partner at the time. Regarding people who truly “CANT” (too isolated, shy, socially excluded, disabled…) the fact remains that these people should never be affiliated and ashamed with any kind of sexual stigma.

Comme mentionné précédemment – dans la partie « Virginité tardive » – la question du « libre arbitre » se pose naturellement : ces femmes et ces hommes qui ont perdu leur virginité plus tard dans leur vie sont-ils vraiment libres de leurs choix ? C’est probablement le principal stigmate qui entoure la virginité : parce que la plupart des gens découvrent leur sexualité tôt dans leur vie. Le stigmate apparaît parce qu’à un moment donné, les gens croient que ce n’est plus un « choix ». En ce qui concerne la partie précédente, la question de savoir si le fait d’attendre si longtemps est un choix ou non fait toujours débat, en particulier pour les hommes. De mon point de vue et d’après mon histoire personnelle – ayant été confrontée à deux partenaires inconfortables et problématiques lorsque j’avais une vingtaine d’années, tout en étant publiquement étiquetée comme « incapable de le faire » –, cela reste un choix clair si la personne était (et est capable) de formuler son objectif affectif/sexuel de manière logique, même de manière imparfaite. Le fait que j’ai pu dire « NON » deux fois avant de dire « OUI » à mon partenaire à l’âge de 26 ans en est une autre preuve — tout comme lorsque j’avais 20 ans et que j’ai refusé deux rapports sexuels avec mon partenaire de l’époque. En ce qui concerne les personnes qui « NE PEUVENT VRAIMENT PAS » (trop isolées, timides, exclues socialement, handicapées…), le fait est que ces personnes ne devraient jamais être associées à une quelconque stigmatisation sexuelle ni en avoir honte.

To embrace nonconformity is to challenge the invisible scripts that define what “normal” desire should look like for men and women alike. Men who refuse to perform the role of the conqueror, and women who decline the role of the constantly desired, both defy a system that reduces intimacy to performance. Nonconformity in sexuality is therefore not rebellion for its own sake, but a form of integrity — the right to live one’s affective life according to one’s own rhythm and meaning. Whether male or female, to be nonconforming is to reclaim authorship over one’s story, even at the cost of misunderstanding or exclusion. In that sense, late virginity and sexual restraint can be seen not as absences, but as affirmations: the choice to remain true to oneself rather than to a social script written by others.

Accepter la non-conformité, c’est remettre en question les scénarios invisibles qui définissent ce à quoi devrait ressembler le désir « normal » pour les hommes comme pour les femmes. Les hommes qui refusent de jouer le rôle du conquérant et les femmes qui refusent le rôle de la femme constamment désirée défient tous deux un système qui réduit l’intimité à une performance. La non-conformité dans la sexualité n’est donc pas une rébellion pour la rébellion, mais une forme d’intégrité : le droit de vivre sa vie affective selon son propre rythme et selon ses propres valeurs. Que l’on soit homme ou femme, être non-conformiste, c’est revendiquer la maîtrise de son histoire, même au prix de l’incompréhension ou de l’exclusion. En ce sens, la virginité tardive et la retenue sexuelle peuvent être considérées non pas comme des absences, mais comme des affirmations : le choix de rester fidèle à soi-même plutôt qu’à un scénario social écrit par d’autres.

— My perspective on Nonconformity —

The fact is that at 32 years old I’m proud in some way of the exclusion I suffered in my 20s. While socially costly, I never surrendered my expectations regarding a serious relationship and my research of an equal partner for my first true relationship. The fact that I’m able to publicly assume my late virginity until I was 26 years old is another brick to the wall.

Le fait est qu’à 32 ans, je suis en quelque sorte fier de l’exclusion dont j’ai souffert dans ma vingtaine. Bien que cela m’ait coûté cher sur le plan social, je n’ai jamais renoncé à mes attentes concernant une relation sérieuse et à ma recherche d’un partenaire égal pour ma première véritable relation. Le fait que je puisse assumer publiquement ma virginité tardive jusqu’à l’âge de 26 ans est une autre pierre à l’édifice.

To conclude — Whether we are a late bloomer, someone who interrogates the norm, a nonconformist or even the three together; the fact remains that we should never be ashamed of what we are and what we expect. I was ashamed of expecting a respectful partner and relationship for my “first time” during my early 20s, I never surrendered my expectations, and I was able to meet the right person at 26.

Pour conclure, que nous soyons des retardataires, des personnes qui remettent en question la norme, des anticonformistes ou même les trois à la fois, le fait est que nous ne devrions jamais avoir honte de ce que nous sommes et de ce que nous attendons. J’avais honte d’attendre un partenaire et une relation respectueux pour ma « première fois » au début de la vingtaine, mais je n’ai jamais renoncé à mes attentes et j’ai pu rencontrer la bonne personne à 26 ans.

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